Historique
L’année 2004 était celle de la commémoration du centenaire de la mort du sculpteur Auguste Bartholdi, natif de Colmar et créateur, notamment, de la "Liberté éclairant le monde" érigée dans la rade de New-York.
Une série d’initiatives et d’animations ainsi que de nombreuses manifestations ont été programmées à Colmar à cette occasion. Parmi celles-ci, la Municipalité de Colmar a choisi de faire installer à l’entrée Nord de la ville une réplique de la statue de la Liberté.
L’œuvre, est destinée à honorer le plus prestigieux des Colmariens et à rendre hommage à l’œuvre d’art qui reste certainement la plus célèbre au monde.
Cette statue est aussi un lien de plus avec les Etats-Unis déjà symbolisé, depuis 1986, par la signature d’un pacte de jumelage entre Colmar et la ville universitaire de Princeton, située non loin de New-York.
La statue de la Liberté "colmarienne", d’une hauteur de 12 mètres au flambeau, est réalisée en matériau composite teinté dans la masse pour lui donner l’aspect du cuivre patiné.
Le site d’implantation retenu privilégie l’accès le plus "passant" possible vers le cœur de la cité. Ainsi, à l’instar de sa prestigieuse aînée de New-York, la réplique colmarienne accueille ceux qui pénètrent en ville par la voie la plus fréquentée, tout en s’inscrivant dans le paysage quotidien des Colmariens.
Le projet de la statue de la Liberté de Colmar
Gilbert Meyer, Député-Maire de Colmar, et le Conseil Municipal, ont chargé Guillaume Roche, sculpteur et Pascal Bigel, agrandisseur statuaire, de l’exécution du monument de 12 mètres, hommage au créateur colmarien de la "Liberté éclairant le monde". Ce travail a été initié en collaboration avec le musée Bartholdi de Colmar, dépositaire des maquettes originales de la Liberté.
2004, l’année du centenaire de la mort d’Auguste Bartholdi, déclarée célébration nationale par le Ministère de la Culture, a été donc l’occasion de la réédition de l’œuvre originale, symbole de la liberté et des droits de l’homme.
L’inauguration de la Statue de la Liberté, plus grande réplique au monde, a eu lieu à Colmar le 4 juillet 2004 à 12h15 en présence de Madame Bernadette Chirac.
Une équipe de sept artistes et artisans a travaillé à la réalisation de l’œuvre monumentale, dans l’atelier de Guillaume Roche, en région parisienne.
L’œuvre est reproduite à partir du modèle original en terre cuite de 1,20 mètres dit "du Comité", exposé à Colmar dans la maison natale d’Auguste Bartholdi, actuel musée, et agrandi grâce au pantographe tridimensionnel.
Ce bras articulé permet des agrandissements en trois dimensions sur de la terre à modeler. Chaque pièce est ensuite retouchée à la main, « ce qui assure un rendu similaire à l’original et permet de retrouver l’âme de Bartholdi. C’est une technique fidèle déjà utilisée par Rodin », explique Guillaume Roche.
L’ouvrage est ensuite moulé en plâtre et réalisé en résine. Le monument final, qui pèse près de 3 tonnes, est patiné en couleur verte cuivrée comme sa grande sœur new-yorkaise. La Statue est soutenue par une charpente métallique interne de type Eiffel.
C’est le gigantisme du projet qui a séduit les deux spécialistes de l’art monumental qui ont travaillé entre autres pour César et Dubuffet. Dans cette Statue, on pourrait mettre, en volume, mille originaux dits « du Comité ». Ça fait plus de dix ans qu’une Statue de cette taille n’a pas été érigée en France », rappelle Pascal Bigel, agrandisseur statuaire, meilleur ouvrier de France, comme l’était son père avant lui. Sur ce travail, Pascal Bigel retrouve l’esprit du statuaire du début du siècle et il est heureux de renouer avec la tradition des ouvrages imposants.
Guillaume Roche, sculpteur figuratif monumental, a été attiré lui aussi par la démesure de cet agrandissement. Cette réalisation a été pour lui l’occasion de se confronter à une technique unique inexploitée en art contemporain. Bien qu’éloignée de son travail personnel, cette commande lui a offert l’opportunité de se confronter à d’importants défis techniques.
«Un agrandissement demande un travail d’interprétation motivant. On est obligé de se mettre à la place de l’artiste, d’estimer, d’imaginer ce qu’il aurait fait pour l’agrandissement», explique le sculpteur.
La réalisation de la statue de la Liberté de Colmar
L’équipe Liberty dans son atelier de Savigny-le-Temple.
A gauche, le sculpteur Guillaume Roche
Septembre 2003, copie du modèle original réalisé par Auguste Bartholdi, propriété de la Ville de Colmar. Ce modèle dit « du Comité » mesure 128 cm. Fabrication d’un moule élastomère silicone sur la terre cuite originale dans l’enceinte colmarienne du musée Bartholdi, maison natale de l’artiste. Réalisation d’une copie en résine.
Octobre 2003, réalisation d’un agrandissement intermédiaire de 3 mètres en résine à partir de cette réplique. Agrandissement en terre à modeler réalisé au pantographe tridimensionnel système Colas (système popularisé par A.Rodin). Moulage et copie en résine de ce nouveau modèle de 3 mètres.
Novembre 2003, agrandissement de 3 à 12 mètres en terre à modeler. Le modèle de 3 mètres est découpé en 42 morceaux composant 7 sections de la sculpture définitive. Chaque morceau est agrandi en terre à modeler au pantographe. Les morceaux sont rassemblés par section et retouchés manuellement dans la terre.
Janvier 2004, le Député-Maire de Colmar, Gilbert Meyer, visite l’atelier du sculpteur Guillaume Roche à Savigny-le-Temple.
Avril 2004, moulage et tirage en résine polyester. Chaque section est moulée en plâtre et reproduite en résine armée de fibre de verre.
Mai 2004, remontage en atelier. Les sections sont assemblées et les raccords retouchés. Une patine est réalisée et la flamme est dorée à la feuille.
Mai 2004, mise en place de l’ossature métallique. Une ossature métallique en acier galvanisé est installée à l’intérieur de la sculpture comme sur le modèle New-yorkais (charpente type Eiffel). Cette ossature pèse 2 tonnes.
Juin 2004, emballage. La sculpture finie est couchée sur un berceau en bois destiné au transport. Dans la mesure du possible, toutes les parties hors du berceau restent apparentes pour rendre spectaculaire la traversée de la France.
24 Juin 2004, chargement et transport exceptionnel. Une grue de la société colmarienne STRAUMANN Transport charge la sculpture sur un porte char. Arrivée du convoi à Colmar le 25 juin.
27 juin 2004, mise en place à Colmar. Deux grues sont nécessaires pour lever et basculer sur son socle la nouvelle statue de la Liberté. Un tronçon de la route nationale reliant Strasbourg à Colmar est coupé le temps de la mise en place.
Inauguration le 4 juillet 2004 à 12h15 sous la présidence de Madame Bernadette Chirac.